Dans le sillage des cyclistes féminines qui ont laissé une empreinte indélébile sur la saison 2023, le choix audacieux de Victorie Guilman de changer d’équipe est notable et prometteur. Après les interviews d’Audrey Cordon et de Valentine Fortin, mettons en lumière le destin de Victorie Guilman
Avec un profil initialement timide et une réputation d’équipière modèle au sein de la WorldTour de la FDJ – Suez, Victorie Guilman a pris une décision qui ne manquera pas de marquer les esprits : rejoindre l’équipe Continentale St Michel-Mavic-Auber93. Alors que beaucoup auraient opté pour la stabilité et la lumière apparente de la FDJ- Suez, Victorie Guilman a choisi le chemin du défi, de l’équilibre, de la liberté et du plaisir, tout en nourrissant une ambition forte.
Partageant le même « Super Coach ! » ; M. Sébastien Chavanel, j’ai eu le privilège de partager quelques cafés, entrainements et relais tournants avec Victorie. Je me souviens d’une séance ou nous avons oublié nos séries tellement nous étions concentrées … à discuter ! Je témoigne donc que Victorie Guilman incarne la « force tranquille » à la perfection.
Une force et une puissance sur le vélo qui lui permettent de briller sur les courses à étapes et les Grands Prix de la Montagne et de pouvoir jouer un rôle essentiel sur les Grands Tours, dixit sa 21e au classement au général du Giro Donne, ou sa 19e place au général sur le Tour de l’Ardèche, ou encore sa 1ere place sur le GP de Chambery… Le tout en étant désigné coéquipière et en prenant pas mal le vent pour ses leaders.
Cette force s’accompagne d’une tranquillité véritable. Une cycliste davantage passionnée par son métier que par les data, qui se plait à s’entraîner avec vigueur dans le brouillard des marais poitevins, et qui priorise la simplicité à la quête de paillettes. Sans plus attendre voici les questions – réponses – analyse de l’interview de Victorie Guilman pour TotalVelo.
L’évolution du cyclisme féminin par Victorie Guilman
Victorie Guilman : Tu fais partie des cyclistes présentes sur la scène internationale depuis des années, que penses-tu de l’évolution du cyclisme féminin à l’international ?
Le cyclisme féminin a tellement évolué, et finalement en peu de temps. Pour ma part la date charnière est 2020. C’est à ce moment-là que l’UCI a instauré le salaire minimum pour les équipes du world Tour. Depuis, de plus en plus de femme peuvent accéder au métier de cycliste professionnelle.
Que penses-tu de l’évolution du cyclisme féminin français (circuit DN ? Circuit CDF Elites …) ?
Il y a de plus en plus de course UCI femme en France avec notamment des équipes de rang world Tour au départ. C’est super de pouvoir s’y confronter pour élever le niveau de chacune. Les équipes femmes sont également de plus en plus nombreuses. Et maintenant il y a une structuration, N2, N1, continentale et world Tour.
Que retiens-tu de ces 7 années chez FDJ ?
J’ai appris à devenir cycliste professionnelle. J’ai eu la chance de découvrir les plus belles courses du monde.
L’analyse de Cindy Pomares : Une sacré expérience du Haut Niveau effectivement, il manque juste un certain Tour de France à son calendrier. Mais ça ne saurait tarder…
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De nouveaux défis chez St Michael-Mavic-Auber 93
Quels sont les facteurs qui ont motivé ton changement d’équipe ?
J’ai eu un besoin de changer d’air, avoir un nouvel environnement. C’est comme un nouveau départ, un challenge.
L’analyse de Cindy Pomares : C’est un choix audacieux qui prouve que Victorie ambitionne de meilleurs résultats individuels. Elle, qui a connu la meilleure équipe française en termes de budget saura sans aucun doute s’appuyer sur son expérience pour performer et aider l’ambitieuse structure de Saint Michel Mavic Auber93.
Comment abordes-tu le rôle de leader auprès de St Michel Mavic Auber93, après des années en tant qu’équipière modèle pour FDJ ?
Pour le moment je suis un peu dans l’inconnu, c’est un rôle que je ne connais pas. Mais j’ai hâte de voir ce que cela peut donner. L’équipe ne me met pas de pression, d’autant que je ne suis pas la seule à pouvoir tirer mon épingle du jeu. Je pense à Marion Bunel et Dilyxine Miermont qui ont un profil similaire au mien.
L’analyse de Cindy Pomares : Ce n’est pas une mince affaire de prendre et assumer des responsabilités au sein d’une nouvelle équipe lorsque vous avez été cantonné à un rôle d’équipière. Victorie devrait avoir la confiance de Charlotte Bravard (Directrice Sportive) pour saisir les opportunités de briller.
Les ambitions de Victorie Guilman en 2024
Quel sont tes objectifs sur la saison 2024 ?
Je veux avant tout m’épanouir sur le vélo. Si la tête va, les résultats seront là. Bien sûr j’aimerai gagner à nouveau et aider les filles à gagner.
L’analyse de Cindy Pomares : On reconnait bien Victorie. Une fois un équilibre retrouvé, l’épanouissement et l’audace feront le Job ! Et aux dernières nouvelles, les Watts sont déjà très bons en ce début de préparation…
Quel est ton secret pour entretenir, développer tes qualités de Grimpeuse … à Poitiers ?
Je m’entraîne beaucoup en circuit, je monte plusieurs fois la même bosse. Et dès que je peux je vais en stage à la montagne.
L’analyse de Cindy Pomares : Tout est donc une question d’adaptation.. Quand je vous dis que l’on a le meilleur des coachs…
Que penses-tu du parcours du Tour de France ? Du Giro ? De la Vuelta ? Quel est ton préféré ?
Les parcours sont complets, il y a des étapes pour satisfaire tous les profils. J’ai un petit penchant pour celui du Tour de France, il y a beaucoup de routes mythiques. Je pense notamment à l’étape de Liège et celle de l’alpe d’huez.
L’analyse de Cindy Pomares : Victorie Guilman débutera sa saison, d’ici quelques jours en Australie sur le Santos Tour Down Under. Puis enchainera de belles et grandes courses, de beaux et grands Tours, de quoi ouvrir les compteurs.
A l’aube de cette saison 2024, nous souhaitons tous nos vœux de réussite à Victorie Guilman. Et lorsque les performances remarquables se concrétiseront, soyez assuré que je serai la première à écrire : « Je vous l’avais dit ! »
